Changement de statut de la Poste : premier pas vers la privatisation

Publié le par Jean Mallot

Le Conseil d’administration de La Poste vient de confirmer la perspective d’une modification de son statut et de sa transformation en société anonyme. Ce projet, mené sans aucune concertation ni avec les élus, ni avec les organisations syndicales, constituerait une première étape vers la privatisation de la Poste en France.

Le Parti socialiste rappelle que ni les traités européens ni les institutions européennes n’imposent une modification du statut de La Poste. C’est donc par pur dogmatisme que le président de la République et le gouvernement veulent aujourd’hui pousser les feux d’une privatisation de l’entreprise postale.

Pour le Parti socialiste, dans le contexte européen de libéralisation des services, le maintien d’opérateurs publics est au contraire la garantie de l’égalité des citoyens et des territoires face aux services essentiels.

Au demeurant, il est inexact de prétendre que ce changement de statut serait nécessaire pour garantir la bonne santé financière de la Poste : La Poste se porte bien, comme en témoignent les 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 1 milliard de bénéfices, loin devant nombre de ses partenaires européens privatisés.

De surcroît, une privatisation de la Poste entraînerait à l’évidence une suppression de milliers d’emplois, un recul du service rendu à nos concitoyens, notamment pour les envois et services peu rentables, et une augmentation des tarifs, à l’image des expériences de privatisations étrangères.

Le Parti socialiste demande au gouvernement de s’opposer clairement à ce projet néfaste pour le service public et pour les personnels.

Il met en demeure le président de la République, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, de porter haut l’exigence de services d’intérêt général soustraits à la sphère strictement marchande et compatibles avec le maintien d’opérateurs publics.

La France doit notamment défendre le principe d’une directive cadre sur les services d’intérêt général, garantissant un haut niveau de service aux usagers et l’égalité des citoyens et des territoires face aux services essentiels.

Publié dans A l'assemblée

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