Question au gouvernement du 29 Octobre 2008
M. Jean Mallot. Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Crise financière, crise économique, crise sociale : le Président de la République multiplie les annonces – 360 milliards d’euros pour les banques, moins d’un milliard pour l’emploi. Dans le budget de l’État, les crédits pour l’emploi baissent de 6 %. On voit quelles sont vos priorités !
Pour que le service public de l’emploi puisse satisfaire les demandes, encore faudrait-il qu’il y ait des emplois à pourvoir. Alors qu’il faudrait augmenter les salaires et le pouvoir d’achat pour relancer la machine économique, vous ne le faites pas. Quant à l’État employeur, il supprime 30 000 postes de fonctionnaires, dont 900 dans la recherche, au lieu de développer l’emploi public, par exemple dans les hôpitaux, dans le cadre d’un plan de sauvetage exceptionnel.
Or que font, depuis un an, le Gouvernement et sa majorité ? Ils subventionnent les heures supplémentaires pour s’étonner, quelques mois plus tard, que le chômage remonte. (« Très juste ! » sur les bancs du groupe SRC.) Ils mettent en place une machine à radier les chômeurs qui refuseraient une offre « raisonnable » d’emploi, alors qu’il n’y a pas d’emplois à leur proposer. Ils favorisent le cumul emploi-retraite : beau signal pour les jeunes qui peinent à entrer sur le marché du travail !
M. Sarkozy est surtout volontariste pour mettre en scène ses propres annonces – mais pour proposer quoi ? L’extension de formules qui existent déjà : le contrat de transition professionnelle, la possibilité de recourir sans limite aux contrats à durée déterminée. En d’autres termes : toujours plus de précarité ! En reviendra-t-on au CNE ? Et il faut encore ajouter la généralisation du travail le dimanche : comme si les consommateurs allaient dépenser deux fois, d’abord en semaine puis le dimanche, l’argent qu’ils n’ont pas ! (« C’est vrai ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous enfin mettre en[1] œuvre une véritable politique volontariste et crédible pour traiter ce qui est redevenu, malheureusement, la principale préoccupation de nos concitoyens : le chômage ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR)