Extrait du discours de Jean MALLOT à la session du Conseil Régional

Publié le par Jean Mallot

Je ne saurai cependant conclure sans vous demander de porter votre attention sur les vœux et motions de la Majorité régionale dont nous aurons à discuter en fin de session. Ceux-ci sont destinés, pour deux d’entre eux, à prévenir les menaces qui pèsent sur le devenir de l’AFPA et sur celui du Service Public de la Statistique.

 

Un autre de ces vœux, une motion plus précisément, porte sur la politique d’immigration française et européenne après la récente Conférence européenne de Vichy réunie à l’initiative de notre collègue Hortefeux, conférence à l’issue de laquelle celui-ci s’est livré à des propos et amalgames indignes à l’égard de plusieurs élus du département de l’Allier et de la Région Auvergne.

 

Je tiens à m’élever ici contre ces accusations et calomnies qui qualifient, d’abord et avant tout, l’état d’esprit de leur auteur.

 

Oui, Monsieur Hortefeux, la liberté d’émettre pacifiquement des opinions contraires à celles d’un homme politique, fût-t-il ministre, sont un droit heureusement garanti dans notre République.

 

Et nous n’avons pas attendu Monsieur Hortefeux pour condamner les agissements inadmissibles des casseurs lors de la manifestation de Vichy.

 

Mais je veux dire ici que le choix de Vichy pour tenir cette conférence n’est pas en cause, n’en déplaise à Monsieur Wauquiez. Elle aurait pu se tenir à Lille, à Bordeaux ou à Toulouse, ça n’aurait rien changé à notre désapprobation de la politique du gouvernement Sarkozy.

 

Car les propos indignes tenus à l’égard de certains d’entre nous par M. Hortefeux ne nous empêcheront pas d’exprimer notre désaccord et de considérer :

 

-         que toute politique de l’immigration nécessite une approche humaine, passe certes par la maîtrise des flux migratoires mais aussi par des régularisations fondées sur des critères clairement établis, en particulier pour celles et ceux qui disposent d’un travail ou qui sont, de fait, intégrés à notre société,

 

-         qu’une politique de l’immigration digne de la France et de ses valeurs doit être fondée sur un juste équilibre entre vie familiale, travail et asile,

 

-         que le pacte signé par les ministres européens le 4 novembre 2008 tourne le dos à une conception humaniste de l’immigration en optant pour la marchandisation et la sélection des hommes, par le recours à la politique des quotas, dont une des conséquences est le pillage intellectuel et économique des pays d’origine,

 

-         qu’un gouvernement qui trouve 360 milliards d’euros pour sauver le système bancaire doit pouvoir trouver les crédits nécessaires pour honorer ses engagements en matière d’aide au développement des pays les plus déshérités,

 

-                  que la récente Conférence de Vichy confirme le choix d’une approche coercitive et répressive pour envisager le phénomène migrant sous l’angle d’un grand déséquilibre entre les droits et les devoirs des immigrants, ce qui n’est pas acceptable.

 

-         que l’intégration des migrants n’est possible qu’en leur assurant une égalité en droits, tant en matière d’accès à la santé, à l’aide médicale d’Etat, à l’éducation, aux services publics, au logement, au regroupement familial, au droit de vote aux élections locales…

 

-         que la diminution drastique des crédits consacrés à l’intégration des migrants dans le budget de l’Etat révèle les véritables intentions du gouvernement,

 

C’est pour toutes ces raisons que nous proposons que le Conseil régional d’Auvergne affirme solennellement sa position sur des points conformes aux valeurs de notre République.

 

Monsieur le Président, mes chers collègues, je vous remercie.

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