Meeting Chambon: Intervention de Jean MALLOT
Si nous sommes rassemblés ce soir c’est pour exprimer notre opposition, c’est peu de le dire, à la politique de MM. Sarkozy et Hortefeux en matière d’immigration.
Cette politique poursuit deux objectifs :
- fournir de la main d’œuvre choisie et à bon marché au MEDEF en pillant les pays en voie de développement,
- flatter l’électorat du Front National qui a permis l’élection de Sarkozy il y a dix-huit mois.
Alors le gouvernement joue sur les mots : immigration/intégration.
Le Sommet européen de Vichy serait consacré à l’intégration.
Mais comment osent-ils parler d’intégration quand les crédits alloués à l’intégration dans le budget du Ministre Hortefeux sont divisés par trois en 2009 ?
Comment osent-ils parler d’intégration quand la première loi qu’a fait voter Hortefeux il y a un an avait pour principal objectif de rendre plus difficile, voire impossible, le regroupement familial ? En rendant obligatoire la maîtrise de la langue française avant même d’entrer en France. En allant jusqu’à instaurer le recours aux fameux tests ADN…
Comment osent-ils parler d’intégration quand le pacte que vont signer les ministres européens le 4 novembre s’ouvre sur les trois points suivants :
- le recours à des quotas d’immigration (baptisés « priorités ») en marchandisant ainsi les hommes,
- la lutte contre l’immigration irrégulière,
- l’efficacité des contrôles aux frontières.
Oui, nous le savons, nos pays dits « développés » vont, ne serait-ce que pour des raisons démographiques, devoir accueillir un grand nombre de migrants au cours des décennies à venir.
Il faut donc commencer par donner du contenu au « co-développement ». Un gouvernement qui trouve 360 milliards d’euros pour le système bancaire devrait pouvoir trouver quelques crédits pour honorer ses engagements en matière d’aide au développement.
Ensuite, assurer l’égalité des droits pour les migrants, sans laquelle l’intégration ne se fera pas : accès aux droits sociaux, à la santé, à l’aide médicale d’État, à l’éducation, aux services publics, au logement, droit de vote aux élections locales …
La régularisation doit se faire sur des critères connus, clairs, et objectifs, sinon c’est l’arbitraire policier actuel. Et nous devons rétablir la règle de la régularisation automatique au bout de 10 ans de présence sur notre territoire.
Enfin, l’intégration passe par le droit de vivre en famille, c’est le regroupement familial qui doit être facilité.
Tels sont les éléments sur la base desquels peut se construire une politique alternative à celle de Sarkozy-Hortefeux.
Nous entrons dans une grave crise économique et sociale qui va, probablement, voir revenir les discours sur les immigrés responsables de nos malheurs et du chômage, sur l’immigré bouc émissaire. Il faut nous y préparer.
Cette conférence aurait pu se tenir n’importe où ailleurs qu’à Vichy, notre détermination aurait été la même pour nous opposer à la politique de MM. Hortefeux et Sarkozy.
Et ce qui me frappe ce soir c’est notre mobilisation et notre rassemblement.
Restons mobilisés et rassemblés car c’est là notre force.