Une conception bien inquiétante de la laïcité

Publié le par Jean Mallot

Certes le discours tenu par le président de la République est apparu moins provocateur que ceux du Latran ou de Ryad l’an dernier (il n’a pas osé ré-évoquer la soi-disante supériorité du prêtre sur l’instituteur…) et, en affirmant que la laïcité devait signifier « respect, rassemblement, dialogue », il a pu laisser croire qu’il comprenait enfin les sens de cette valeur !

Car la laïcité est tout cela : elle est Liberté – et en particulier, protection de la liberté de conscience -, elle est Égalité – celle des citoyenS quels que soient leurs engagements -, elle est Fraternité – celle du vivre ensemble, avec nos différences, dans la République.

Mais Nicolas Sarkozy ne sait pas ou feint de ne pas savoir que la laïcité n’a jamais été un combat contre les religions mais seulement, à sa naissance, contre la domination d’une religion sur la République. Non pas parce qu’elle était religion, mais parce qu’elle dictait sa loi à la République. La laïcité a été une oeuvre d’émancipation de la République contre l’ordre religieux, et bien des opprimés par les religions, à commencer par les femmes, les divorcés, les homosexuels, peuvent s’en réjouir.

Non, la laïcité n’est pas un combat contre les religions qu’elle protège au contraire, puisqu’elle protège la liberté de conscience, mais contre les intégrismes et les fondamentalismes, ceux qui veulent rétablir la supériorité de l’ordre religieux sur les lois de la République.

Voilà pourquoi cette notion de « laïcité positive » nous inquiète. Dit-on « liberté positive » ou « égalité positive » ou « fraternité positive » ?

La « laïcité positive » est une revendication de certains milieux intégristes qui poursuivent un but précis : revenir sur la loi de 1905.
Un projet que nous combattons et que le Président serait sage d’abandonner.

Communiqué du Bureau national

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